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Corroyage du bois à Lyon : Maîtriser la préparation du bois brut

Le corroyage est la base de toute menuiserie de qualité. Cette technique fondamentale transforme une planche brute, déformée et rugueuse en une pièce de bois parfaitement plane, droite et d’équerre. Sans corroyage, impossible de réaliser des assemblages précis ou des meubles durables. À l’atelier 100 Dimensions, nous mettons à disposition tout l’équipement nécessaire pour corroyer votre bois comme un professionnel.

Qu’est-ce que le corroyage du bois ?

Le corroyage désigne l’ensemble des opérations qui permettent de préparer une pièce de bois brut pour la menuiserie. Une planche sortant de la scierie n’est jamais parfaite : elle est voilée (courbée dans le sens de la longueur), tuilée (courbée dans la largeur), vrillée (tordue en spirale), ou présente des irrégularités de surface. Le corroyage corrige tous ces défauts.

L’objectif final est d’obtenir six faces de référence :

  • Deux faces planes et parallèles (dessus et dessous)
  • Deux chants droits, parallèles et perpendiculaires aux faces (les côtés)
  • Deux extrémités d’équerre (les bouts)

Ces six faces constituent la base géométrique parfaite pour tous les travaux de menuiserie : assemblages, collages, rainures, tenons, mortaises.

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Les quatre opérations du corroyage

1. Le dégauchissage de face

Première étape cruciale : créer une face de référence parfaitement plane. On passe la pièce sur la dégauchisseuse face contre table, en effectuant plusieurs passes légères. La machine enlève progressivement le bois jusqu’à obtenir une surface continue, sans creux ni bosses.
Le dégauchissage s’effectue dans le sens du fil du bois pour éviter l’arrachement. On observe la direction des fibres : elles doivent “descendre” vers la table. Si le bois s’arrache, on retourne la pièce.
La pression doit être maintenue fermement mais sans forcer. On pousse la pièce avec un poussoir en début de passe, puis on transfère la pression sur la table de sortie une fois que le bois a dépassé les fers. Cette technique évite que la pièce plonge dans les fers.
Pour les planches très déformées, on peut d’abord effectuer quelques passes au rabot manuel pour enlever les bosses principales et gagner du temps.

2. Le dégauchissage de chant

Une fois la face de référence obtenue, on crée un chant perpendiculaire à cette face. On positionne la planche verticalement, face de référence contre le guide de la dégauchisseuse, et on effectue plusieurs passes jusqu’à obtenir un chant parfaitement droit et d’équerre.
Le guide doit être réglé exactement à 90° par rapport à la table. On vérifie régulièrement avec une équerre de menuisier. Un défaut d’équerrage, même minime, se répercute sur tous les assemblages.
Pour les pièces étroites ou instables, on utilise un poussoir spécial qui maintient la pièce plaquée contre le guide tout en la faisant avancer.

3. Le rabotage en épaisseur

Maintenant qu’on a une face plane et un chant droit, on peut passer à la raboteuse (dégauchisseuse-raboteuse ou raboteuse dédiée). La face de référence est posée sur la table, et la raboteuse retire de la matière sur la face opposée jusqu’à obtenir l’épaisseur souhaitée.
L’avantage de la raboteuse : les deux faces deviennent automatiquement parallèles. On effectue des passes de 1 à 2mm maximum pour un bon état de surface. Les dernières passes doivent être très légères (0,5mm) pour minimiser l’arrachement.
On mesure régulièrement l’épaisseur avec un pied à coulisse. Pour des pièces multiples devant avoir la même épaisseur (pieds de table, montants de cadre), on les rabote ensemble dans la même série de réglages.
Attention au sens du fil : même en raboteuse, le bois peut s’arracher si les fibres sont orientées dans le mauvais sens. Si c’est le cas, on retourne la pièce.

4. Le délignage

Dernière opération : créer le second chant, parallèle au premier et à la largeur exacte souhaitée. On utilise soit la scie circulaire à table avec guide parallèle, soit on repasse à la dégauchisseuse si on cherche juste à rectifier le chant sans dimension critique.
À la scie circulaire, le chant de référence est contre le guide, et on règle la distance pour obtenir la largeur finale. La coupe doit être nette, sans brûlures (signe d’une lame émoussée) ni éclats.
Pour les grandes longueurs, un support auxiliaire (chevalet, table d’appoint) évite que la pièce bascule en fin de coupe.

L’équipement nécessaire pour le corroyage

La dégauchisseuse

Machine essentielle du corroyage. Elle comporte deux tables (entrée et sortie) et un arbre porte-fers entre les deux. À 100 Dimensions, notre dégauchisseuse a une largeur de 30cm, suffisante pour 95% des planches courantes.

Le réglage est critique : les tables doivent être parfaitement alignées avec le point haut des fers. La table de sortie ne doit jamais être plus haute que les fers, sinon la pièce ne reste pas plane. La table d’entrée détermine la profondeur de passe.

Les fers doivent être parfaitement affûtés. Des fers émoussés créent des vibrations, chauffent le bois et donnent un mauvais état de surface. On les change ou affûte dès que des traces apparaissent.

La raboteuse (dégau-rabo)

Complémentaire de la dégau. Notre machine combine les deux fonctions : dégauchisseuse sur le dessus, raboteuse en dessous. Gain de place et d’investissement pour un atelier partagé.

La raboteuse dispose de rouleaux d’entraînement qui font avancer la pièce automatiquement. On règle uniquement la hauteur de coupe. Le bois entre, les fers rabotent la face supérieure, le bois ressort avec une épaisseur précise.

Largeur de rabotage : 30cm également. On peut raboter des pièces jusqu’à 20cm d’épaisseur, ce qui couvre largement les besoins courants.

La scie circulaire à table

Pour le délignage final. Notre scie dispose d’un guide parallèle à réglage micrométrique et d’une lame carbure 48 dents adaptée au bois massif.

La lame doit dépasser de 1 à 2cm au-dessus de la pièce pour une coupe nette. Trop haute, elle est dangereuse et crée des éclats. Trop basse, elle brûle le bois.

Le presseur de sécurité maintient la pièce contre la table tout en protégeant les mains de la lame. Obligatoire à l’utilisation.

Outils de contrôle

Le corroyage exige des vérifications constantes :

  • Équerre de menuisier : vérifier les angles à 90°
  • Règle de contrôle (1m minimum) : détecter les creux et bosses
  • Pied à coulisse : mesurer épaisseurs et largeurs
  • Fausse équerre : pour angles autres que 90°
  • Comparateur d’épaisseur : vérifier l’uniformité sur toute la longueur

Ces outils sont disponibles à l’atelier. La précision du corroyage dépend autant du contrôle que de l’usinage.